C d’une A. Art. 1 : La nourriture est Amour !

Chronique d’une adjoumoni 아주머니 qui apprend plein de choses en regardant des KDrama. Article 1.

« Veux-tu venir chez moi pour manger des ramyon ?» 라면 먹고 갈래 ? Ou comment la nourriture devient parole d’amour !

Si vous êtes fan de KDrama, vous avez certainement déjà entendu cette question :

Cette expression est utilisée pour séduire (ou plutôt, pour proposer la botte ! Oups !).

Equivalent chez nous, du : «Tu viens chez moi, je t’offre un dernier verre ? » ou du plus moderne : « Netflix and Chill ? ».

Donc, forcément, vous l’aurez compris, on ne peut pas dire cette phrase n’importe comment, n’importe quand et surtout à n’importe qui !

Déjà, même sans comprendre le « coup des ramyon », il faut bien se dire que lorsque qu’un Coréen vous invite chez lui (Ah bon ? Il a un chez lui ? Wao !) c’est déjà qu’il y aura affinités ET plus de son côté. (Bon bien sûr, vous en aurez déduit tout le contexte autour ! Oh, eh, hein bon ! J’ vais pas tout vous écrire non plus !).

En effet, il est extrêmement rare qu’un asiatique vous invite dans son espace de vie personnel. C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a autant de restaurants de toutes sortes dans toute l’Asie.

Bref ! En résumé, un Coréen vous invite à venir chez lui ? Wao ! Interrogez-vous ! Et s’il ajoute en plus, qu’il veut manger des ramyon avec vous, alors là, plus besoin de vous interroger !

Revenons quelques instants sur les expressions utilisées pour faire CETTE demande.

Chez nous : «Tu viens chez moi, je t’offre un dernier verre ? ». (On aura aussi noté l’expression : Passer à la casserole !).

Et là, tout de suite ce qui m’a frappé, c’est que pour les deux expressions, la nôtre et la coréenne : la référence est la même : la nourriture !

Bon, bien sûr, le vin chez nous (On est Français tout de même !) et les nouilles pour les Coréens.

En Asie, offrir à manger à quelqu’un est LA plus grande marque d’affection. D’ailleurs, pour déclarer son amour, on passera plutôt par « Tu as bien mangé ? », « Tu as mangé 3 fois par jour ? », «Tu as mangé du riz chaud ? » que par un « Je t’aime ! ». Quand on sait que la Corée subissait encore une terrible famine il y a bien moins de cent ans, on peut comprendre !

Et dans cette expression en particulier, pourquoi les ramyon ? Parce que c’est un plat que tous les Coréens semblent apprécier ? Parce que c’est pratique, rapide et instantané ? Parce que si on les offre vraiment, du coup, ça ne prendra pas trop de temps,  parce qu’on n’est pas là que pour ça non plus ! Parce que ce qui est proposé sera rapide et instantané ? Oups !

[En tout cas, personnellement, je trouve cela bien plus sympathique que « NETFLIX & chill ? ». Alors déjà, qu’on prenne une marque, étasunienne (ça se dit ça ?) de surcroit, PLUS un mot anglais pour exprimer ce type de demande sensée être, allez… à défaut de romantique au moins affective, ça me dépasse !].

Tiens ! Laissons les ramyon gonfler (mais pas trop quand même sinon elles ramollissent ! Oups !) et faisons une petite pause sur

« mais comment qu’on dit ça ailleurs dans le monde ? ».

En Indonésie, on dirait : “Tu viens avec moi dans un coin tranquille ?”. Clair, net et précis !

Au Vietnam : “Tu veux aller où pour qu’on boive ensemble un jus de citron ?”. Un jus de citron ? Pwak !

Tiens ! Mais ça peut faire l’objet d’un sacré jeu ça !

Imaginons la phrase « type » pour proposer de passer un (bon) moment ensemble selon le pays. Evidemment, en mode cliché (buvons l’idée jusqu’à la lie !).

Ça pourrait donner :

En France : « Tu viens chez moi manger un fromage, avec de la baguette et un bon rouge ? Promis, j’enlèverai pas mon béret, ni mon marcel ! ».

En Allemagne : « Tu viens chez moi manger une saucisse ? ». Oups !

Au Portugal : « Tu viens chez moi ? Je sens pas trop la brandade ?

A la Jamaïque : « Tu viens chez moi fumer un joint ? ». Mince ! Ça se dit déjà mais pour… fumer un joint !

Au Maghreb : « Tu viens chez moi pour me faire des loukoums ? ». (Vous aurez noté le « Me faire… » !).

En Russie : Ah non on peut pas ! Y’a toujours Poutine !

« Tu viens chez moi manger un reste de borchtch et boire un fond de vodka ? ».

(La vodka c’est pas fait avec du blé ? Si et avec des patates. Ah merde ! Y’en a plus alors ? Comment qui vont dire ?).

En Corée du Nord : « Camarade ! Viens chez moi pour faire du kimchi en regardant le portrait de notre vénérable Kim Jong-Un quarante douze ! »…

Bon, revenons-en à nos ramyon ! Que doit-on en conclure ?

En Corée comme ailleurs, partager un repas est une invite à passer un moment agréable et ce, quel que soit le contexte !

En Corée comme ailleurs, «un homme ne propose rien à une femme sauf s’il a envie d’aller plus loin avec elle ! » dixit la traduction en français d’une réplique du KDRAMA « Oh my Vénus ! » de 2015. 

Vous voilà  donc informé(e) ! A vous de voir si vous voulez partager (et dans quelle mesure) bols, verres, baguettes et fourchettes ! 

PS : Si ça vous chante, vous pouvez changer tout le texte en mode LGBTQIA+ pour qu’il vous convienne. Je suis entièrement d’accord avec ça !

Enfin, dois-je le préciser ? Ce texte ne contient que des sources non-vérifiées (c’est pas le site de l’AFP non plus ici Madame !) glanées sur Internet et des bêtises tout droit sorties de ma tête.

NB : Adjoumani 아주머니, femme d’âge moyen qui a déjà eu un premier enfant.

Mad in Palou P V / 2022

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